Trafic d’amandes de karité : La Douane burkinabè déjoue plusieurs tentatives d’exportation frauduleuse
Dans le silence des nuits frontalières, alors que les villes s’endorment, d’autres veillent. Les femmes et les hommes en uniforme camouflé de vert, de kaki ou de noir, gardiens des frontières économiques du Burkina Faso, multiplient les opérations de contrôle pour contrer la fraude et protéger les richesses nationales.
Dans la nuit du 21 octobre 2025, sur l’axe de Léo, les agents des Douanes ont intercepté six tracteurs lourdement chargés d’amandes de karité, tentant de quitter le territoire national par des voies détournées. Le contrôle a permis de saisir plus de 300 sacs, soit près de 30 tonnes de produit destiné à l’exportation clandestine.
Quelques heures plus tard, à Zecco, un autre poste douanier réalisait une nouvelle prouesse en interceptant une remorque contenant 535 sacs et un camion Benz Boss chargé de 55 sacs supplémentaires du même produit.
Ces opérations simultanées traduisent la persistance d’un trafic organisé autour du karité, ressource stratégique et fierté du terroir burkinabè.
Une vigilance accrue sur le terrain
Ces récentes saisies s’ajoutent à une autre opération menée le 10 octobre 2025par la Brigade mobile de Manga, qui avait stoppé trois camionnettes transportant 370 sacs d’amandes de karité, soit près de 37 tonnes.
En moins de deux semaines, près de 100 tonnes d’amandes de karité ont ainsi été sauvées de l’exportation frauduleuse. Pour l’administration des Douanes, il s’agit là d’un signal fort de la vigilance renforcée des services sur le terrain face à un phénomène économique préoccupant.
Le karité n’est pas qu’une simple marchandise : il représente le travail, la résilience et la dignité du peuple burkinabè.
Derrière chaque sac, il y a le geste d’une mère, la sueur d’un père, l’effort d’un village tout entier. Laisser filer ces cargaisons par des voies illicites reviendrait à affaiblir la souveraineté nationale et à priver des milliers de familles d’une source vitale de revenus.
C’est pourquoi, pour la Douane burkinabè, ces saisies ne sont pas de simples faits divers.
Elles incarnent de véritables actes de résistance économique, des gestes de défense nationale et des symboles de patriotisme silencieux.
Réagissant à ces opérations, le Directeur général des Douanes, l’Inspecteur divisionnaire Yves Kafando, a salué la vigilance et la bravoure des équipes de Léo, Zecco et Manga.
Il a également lancé un appel fort à la responsabilité de tous :
« Chaque tonne de karité sauvée, c’est une victoire pour le Burkina Faso.Ces saisies rappellent que la protection de notre économie est une affaire de tous. J’invite les transporteurs, les commerçants et les populations frontalières à signaler toute activité suspecte. Dénoncer, c’est défendre le pays. C’est contribuer à la reconstruction nationale. »
De Manga à Léo, de Zecco à toutes les frontières, la Douane burkinabè poursuit sa mission avec honneur, dévouement et vigilance.
Sur le front économique comme sur le front sécuritaire, elle demeure cette sentinelle silencieuse qui veille jour et nuit à ce qu’aucune richesse nationale ne quitte le territoire sans contrôle, sans droit et sans justice.
Par Vox Sahel

