Clovis Compaoré, président de l’Association des Burkinabè de Houston/ Texas (USA) : « A l’étranger, aujourd’hui, c’est une fierté de dire que tu es Burkinabè »

Clovis Compaoré, président de l’Association des Burkinabè de Houston/ Texas (USA) : « A l’étranger, aujourd’hui, c’est une fierté de dire que tu es Burkinabè »

Clovis Compaoré, Président de l’Association des Burkinabè de Houston en visite à Ouagadougou, a accepté nous accorder un entretien exclusif. Dans cet échange, il a abordé plusieurs thématiques importantes concernant la vie associative et les défis rencontrés par les Burkinabè résidant aux Etats-Unis. Il a notamment mis en lumière les conditions de vie des membres de la diaspora à Houston, tout en soulignant l’impact majeur de cette association dans le renforcement des liens au sein de la communauté burkinabè. Clovis Compaoré a également profité de cette occasion pour partager son point de vue sur des questions relatives à la situation politique et sociale du pays.

 

En tant que président de l’Association des Burkinabè de Houston, comment se porte votre structure ?

L’Association des Burkinabè de Houston (ABH) se porte très bien. En ce moment, nous préparons activement notre gala annuel, un événement que nous avions mis en pause depuis la pandémie de la Covid-19. C’est une tradition que nous tenons à faire revivre, et le bureau actuel s’est engagé à la relancer dès le mois de janvier.

Parmi les événements majeurs récents, nous avons eu l’honneur d’accueillir une mission consulaire, envoyée par l’ambassade. Ce fut un véritable soulagement pour notre communauté. Plus de 200 passeports ont pu être traités à cette occasion. Des compatriotes sont venus de l’Oklahoma, de Dallas et d’autres villes pour en bénéficier. L’initiative a été grandement appréciée, même si nous attendons encore la livraison des passeports, en raison de certaines difficultés liées aux documents CEDEAO. Nous travaillons actuellement à faciliter leur remise aux bénéficiaires. Globalement, l’ABH va bien. Nous faisons de notre mieux pour servir notre communauté, renforcer la solidarité et continuer à travailler ensemble dans une bonne dynamique.

 Quels sont justement les plus grands défis auxquels votre association fait face actuellement ?

Je disais plus tôt que nous ne sommes pas parfaits et nul ne l’est d’ailleurs. Il y a donc de nombreux défis. En tant que président, l’un des objectifs que j’ai fixés à mon équipe était de rassembler les multinationales autour de notre communauté. À cet effet, nous avons innové avec des initiatives telles que l’Aïkido communautaire, un moment de communion avec nos frères musulmans durant le mois de Ramadan — un mois béni et sacré. Cela renforce fortement le sentiment d’appartenance. Nous avons été présents, nous avons accompagné.

Mais les défis sont bien réels. Le premier, à notre niveau, est l’insertion. Beaucoup de nos compatriotes burkinabè rencontrent des difficultés à s’insérer dans la société, ici aux Etats-Unis. Certains arrivent après un parcours éprouvant. Et comme vous le savez, notre association est à but non lucratif. Elle fonctionne essentiellement grâce aux dons. Or, quand les demandes d’assistance augmentent et que les dons diminuent, cela fragilise notre fonctionnement. Il m’arrive, à titre personnel, d’héberger des compatriotes chez moi. Ce n’est pas facile, mais c’est nécessaire. Un autre défi est lié à la vie associative elle-même, qui n’est pas toujours de tout repos. Il arrive qu’il y ait des tensions, des malentendus. Mais nous faisons tout pour les apaiser, pour maintenir un climat fraternel. Dans le domaine des affaires également, des différends peuvent survenir entre partenaires. Mais jusqu’à présent, nous avons su installer des cadres de dialogue pour rappeler à chacun que nous sommes avant tout des frères, enfants du même pays. Ce n’est pas à 6 000 miles du Burkina Faso que nous devons nous diviser. Outre les difficultés financières et les défis liés à la participation et aux cotisations, nous parvenons toujours à trouver des solutions. L’union et la cohésion demeurent nos priorités.  Je le rappelle constamment à mes amis : ici, à Houston, quand un problème surgit, c’est l’association d’abord, la famille ensuite. Parce que nous sommes déjà sur place, prêts à agir. Nous sommes comme une brigade d’intervention rapide. Nous intervenons avant même de rendre compte. En ce sens, la communauté devient notre première famille.

« Nous devons encourager le capitaine Ibrahim Traoré  et rester disposés à soutenir tout gouvernement dont la priorité est la libération et le développement du Burkina Faso »

La ville de New York  a célébré le Burkina Faso et la communauté burkinabè vivant aux Etats-Unis à travers la célébration en différé des 64 ans de l’indépendance du Burkina Faso. Comment   avez-vous  accueilli cet hommage rendu à votre pays ?

C’était une première, et nous avons vraiment été très heureux de célébrer la fête de l’indépendance à New York. C’est avant tout un sentiment de joie et de fierté : la joie de se souvenir que notre pays, jadis opprimé, a su conquérir son indépendance. C’est aussi un rappel fort que la liberté se gagne au prix du combat. La question qui se pose maintenant est : pourquoi avoir choisi la ville de New York ? Je dirais que c’est parce que c’est là que réside la plus grande concentration de Burkinabè aux Etats-Unis. Cela dit, je profite de votre micro pour rappeler qu’il y a aussi de nombreux compatriotes dans d’autres villes.

Nous avons constaté que beaucoup d’événements sont organisés à New York et au New Jersey. Ce qui est une excellente chose. Les Burkinabè des environs y participent activement et soutiennent ces initiatives. Mais il est peut-être temps de réfléchir à une certaine décentralisation de ces événements. Cela permettrait d’impliquer davantage les Burkinabè vivant ailleurs  et de renforcer leur sentiment d’appartenance à la communauté. A Houston, l’on compte environ 3 000 Burkinabè. Il y a aussi la côte-ouest, notamment la Californie, où vivent également de nombreux compatriotes. Beaucoup d’entre eux se sentent parfois oubliés lorsque tous les grands événements se tiennent uniquement à New York. C’est un léger malaise, certes, mais réel. Nous souhaiterions simplement pouvoir vivre ces moments forts, même à distance, car tout le monde n’a pas les moyens de se rendre à New York, que ce soit pour des raisons économiques ou liées à leur situation migratoire.

Certains aimeraient contribuer financièrement ou autrement, mais se sentent un peu mis à l’écart. Pourtant, célébrer notre indépendance, même sur le sol américain, reste toujours un grand moment de joie et de fierté nationale. Dans cet esprit, continuons d’œuvrer ensemble, dans le cadre de la diplomatie, pour une diaspora unie et solidaire.

Quelles sont vos relations avec les autorités consulaires et les institutions burkinabè, comme l’ambassade ou le ministère ?

Ici à Houston, nous entretenons une excellente relation avec les autorités. Dès le début de la mise en place de l’exécutif local, nous avons eu la chance d’accueillir une mission consulaire dépêchée depuis Washington. Cela a permis d’instaurer un véritable dialogue : nous échangeons régulièrement et trouvons ensemble des solutions adaptées. Lorsqu’un de nos compatriotes rencontre des difficultés, nous collaborons étroitement avec l’ambassade et les différents consulats pour organiser, par exemple, des rapatriements de corps ou résoudre d’autres situations sensibles. Grâce aux avancées technologiques, il est même possible de délivrer des laissez-passer en seulement quelques minutes. Nous tenons à saluer l’engagement du personnel de l’ambassade, qui accomplit un travail remarquable. A ce titre, Monsieur Bourgou Michel, chargé de mission consulaire à Washington, se distingue particulièrement par sa disponibilité.  Il répond à nos sollicitations 24 heures sur 24. C’est une personne dynamique, profondément investie pour la diaspora. J’ai eu la chance de collaborer personnellement avec lui, et il est toujours à l’écoute, prêt à apporter son soutien.

Quelle appréciation faites-vous de la nomination de Jean Emmanuel Ouédraogo en tant que Premier ministre en remplacement de Kyelem de Tembèla ?

 Sur cette question, je serai assez direct. En tant que leader d’une petite communauté, je tiens à féliciter le capitaine Ibrahim Traoré qui contribue grandement à raviver en nous le sentiment d’appartenance et de fierté nationale. Il réussit à faire renaître cet esprit de patriotisme qui nous unit en tant que Burkinabè.

La première étape pour résoudre un problème, c’est de l’identifier clairement, puis d’avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour y remédier. Et cela, je l’admire profondément chez notre président. Nous avons un nouveau gouvernement, et nous savons tous que tout changement vise à améliorer les actions entreprises, pour obtenir des résultats encore meilleurs. La nomination du nouveau Premier ministre a été accueillie avec enthousiasme, notamment par la diaspora. Cet homme, par le passé, s’est montré ouvert, accessible et toujours à l’écoute. Il recevait volontiers les membres de la diaspora, ne refusait jamais une audience, et cela a marqué les esprits.

C’est exactement le type de leader dont nous avons besoin aujourd’hui,  quelqu’un qui écoute, qui comprend et qui agit dans l’intérêt du peuple. Ce  gouvernement suscite beaucoup d’espoir, particulièrement au sein de notre communauté. Cela montre à quel point les attentes sont grandes, mais aussi à quel point la confiance est réelle. Nous sommes convaincus qu’il saura relever les défis, car il a déjà prouvé, par le passé, sa capacité à produire des résultats concrets et positifs.

« Le capitaine Ibrahim Traoré a pris des décisions courageuses, assumant des risques importants pour redonner espoir à une nation qui en manquait cruellement »

Quelle  est votre appréciation de la gouvernance actuelle ?

 Avant toute chose, je tiens à préciser que je m’exprime en tant que simple citoyen sur ce sujet. Il ne m’appartient pas de porter un jugement absolu sur le travail du gouvernement, mais je peux partager mon opinion. Le pays traversait une crise profonde, presque désespérée. Dans ce contexte difficile, le capitaine Ibrahim Traoré a pris des décisions courageuses, assumant des risques importants pour redonner espoir à une nation qui en manquait cruellement.

Compte tenu de la situation dans laquelle il a pris les rênes du pays. Je pense qu’il a déjà accompli beaucoup de choses. Bien entendu, rien ne se fait par magie.  Tout changement demande du temps, de l’effort et de la construction patiente. Mais jusqu’à présent, nous pouvons observer des résultats encourageants. Tout n’est pas parfait, aucun être humain ne l’est, mais la voie choisie par ce gouvernement me semble positive. Elle n’est peut-être pas la seule possible, mais elle a le mérite d’apporter un certain soulagement à nos populations. Nous étions confrontés à des attaques constantes, et il était évident que nous devions nous défendre. L’élan de solidarité s’est même étendu à l’échelle communautaire, avec la participation active des fonctionnaires.

Le peuple a fait confiance à ce gouvernement, et nous espérons sincèrement qu’il saura nous conduire vers un avenir meilleur. Je ne peux pas nier les efforts qui ont été faits. Ils sont visibles et appréciables. A l’étranger aujourd’hui,  c’est une fierté  de dire que tu es Burkinabè. J’ai des amis camerounais qui, malgré les difficultés actuelles, expriment leur admiration pour lui. Ce type de reconnaissance montre qu’un véritable changement est en cours et nous y adhérons. Nous devons encourager le capitaine Ibrahim Traoré  et rester disposés à soutenir tout gouvernement dont la priorité est la libération et le développement du Burkina Faso.

Comment appréciez-vous la gestion de la crise sécuritaire ?

Une crise de cette ampleur est avant tout une tragédie, car elle entraîne la perte de nombreuses vies humaines. Ce que nous déplorons profondément. Beaucoup de familles ont été déplacées, et c’est dans ce contexte que nous saluons les actions entreprises par le gouvernement pour apporter un soulagement aux victimes de cette crise. Cependant, nous appelons également à renforcer le soutien aux familles des blessés de guerre et des militaires tombés lors de ces attaques.

Nous proposons de mettre en place un fonds de solidarité alimenté de manière régulière, afin de permettre à la diaspora de contribuer de manière continue à l’aide des familles touchées. Il serait pertinent d’ouvrir des canaux dédiés aux dons, avec la possibilité de contribuer par ville, que ce soit sur une base semestrielle ou annuelle, afin de garantir un soutien constant.

Il est important de souligner que l’aide ne se limite pas à un soutien financier. Par exemple, à Houston, nous avons initié une collecte de vêtements pour enfants et femmes, que nous enverrons bientôt à Ouagadougou pour les personnes déplacées internes . C’est une contribution concrète, mais d’autres formes de soutien peuvent être envisagées.

Nous pensons qu’il est essentiel de maintenir un contact permanent avec la diaspora, afin qu’elle puisse se réunir régulièrement et continuer à apporter son aide, quelle qu’en soit la forme, pour accompagner le gouvernement dans la gestion de cette crise. Bien que les efforts déployés soient visibles, avec notamment l’acquisition de nouveaux armements, nous encourageons le gouvernement à poursuivre ses actions pour rétablir la paix et offrir aux populations la sécurité et la tranquillité qu’elles méritent.

Pour venir à bout de cette crise, le gouvernement a fait appel à tous les Burkinabè pour qu’ils puissent contribuer à l’effort de paix, pour  faire face à la crise. Au niveau de Houston, comment cela  se passe-t-il concrètement  ?

A Houston, nous n’avons pas attendu l’appel du président pour agir. L’initiative de collecter des vêtements pour les déplacés internes a été lancée par moi-même. Nous sommes donc actuellement en train de remplir notre troisième conteneur de vêtements. Ces derniers ont été soigneusement lavés et pliés dans l’objectif de venir en aide aux personnes déplacées internes. Nous savons que la situation est difficile et que nos compatriotes burkinabè supportent les diverses taxes et coupures sur leurs salaires.

Nous appelons à la résilience, car nous sommes convaincus qu’au bout des efforts, il y a une récompense. Nous croyons également que les autorités actuelles sont conscientes de nos actions et qu’elles travaillent pour que nos efforts ne soient pas vains. Nous demandons, comme nous l’avons déjà exprimé, la création de canaux supplémentaires pour pouvoir contribuer davantage aux différentes démarches. Que ce soit pour apporter de la nourriture ou offrir une aide rapide, nous sommes prêts à intervenir. Nous restons déterminés à soutenir toutes les initiatives visant à mettre fin à cette crise.

Vous avez appelé les membres de votre association, et surtout la diaspora burkinabè à contribuer  à l’actionnariat populaire ici au Burkina Faso. Une appréciation sur cette initiative qui fait déjà ses preuves.

 Depuis le début, dès que j’ai découvert le projet de l’actionnariat populaire et que je m’y suis intéressé, j’ai tout de suite compris qu’il s’agissait là d’une opportunité rare. Je ne dirai pas que c’est l’unique moyen de contribuer au développement du Burkina Faso, mais c’est sans doute l’un des plus judicieux. C’est une démarche concrète.  Consommer ce que nous produisons nous-mêmes, investir dans nos propres usines. J’ai vraiment apprécié cette initiative, d’autant plus que les résultats sont déjà visibles. L’appel a été lancé et des actions ont suivi — promesse tenue. J’ai rencontré à plusieurs reprises le directeur du projet où j’ai suggéré la mise en place d’un programme de suivi pour éviter que nos propres productions ne deviennent problématiques. Il a accueilli mes remarques avec ouverture et bienveillance. Ce qui m’a profondément marqué. L’actionnariat populaire est, à mon sens, un excellent moyen de rapatrier les capitaux et de soutenir l’ambition du gouvernement. Industrialiser notre économie par l’innovation. Je continue de soutenir cette démarche et j’encourage vivement toutes les communautés à y investir davantage. Car si, au lieu de contracter des prêts nous misons sur nos propres ressources, il n’y a aucune raison pour que nous n’atteignions pas rapidement nos objectifs

Qu’est-ce que vous attendez de ce gouvernement en tant qu’association de la diaspora ?

Permettez-moi d’être direct. La majorité des Burkinabè vivant aux Etats-Unis a pour objectif d’investir au Burkina Faso. J’en ai parlé à plusieurs reprises, notamment au ministre Bassolma Bazié en son temps  et à l’ancienne ministre des Affaires étrangères. Nous souhaitons un canal direct pour l’investissement dans l’agriculture. L’APEC représente un moyen d’y parvenir. Prenons un exemple : récemment, nous avons reçu une délégation du bureau des grands investisseurs à Houston. Cependant, je dois dire que, malheureusement, et je le répète à votre micro, ils n’ont pas jugé bon d’inviter la communauté burkinabè. Ce fut une décision que j’ai vraiment déplorée. Personnellement, on m’a invité parce que j’avais pour objectif de franchiser une compagnie. A l’époque, j’avais expliqué que le premier investisseur au Burkina Faso, c’est le Burkinabè lui-même. Alors, si vous arrivez et que vous décidez de ne pas inviter la communauté, en privilégiant des partenaires privés qui n’ont aucun intérêt à investir dans notre pays, cela crée une frustration profonde, notamment chez les Burkinabè de Houston. Je ne suis sans doute pas le seul à avoir des projets de ce genre. D’autres pourraient suivre. Il est donc essentiel de réduire la bureaucratie et de prêter attention à la diaspora. Une fois que le gouvernement a mis en place une agence pour la diaspora, il est important d’engager un dialogue avec les communautés locales, qui pourront orienter les initiatives vers des secteurs spécifiques.

Prenons l’exemple de Houston, nous avons une chambre de commerce, fondée et dirigée par un Burkinabè qui a réussi à signer des investissements de 13 milliards de dollars en Guinée. Si vous venez dans une ville où ces atouts existent et que vous décidez de les ignorer au profit des Burkinabè moins expérimentés, cela crée une zone de malaise. De plus, vous ne maximisez pas les revenus que vous espérez.

J’ai été particulièrement déçu à l’époque, car nous avons de nombreux entrepreneurs à Houston. Nous avons une chambre de commerce dynamique. Alors, lorsqu’une délégation gouvernementale se rend dans une ville comme Houston pour rencontrer des investisseurs, il serait plus judicieux d’écouter les opportunités locales et de prendre en compte l’expertise de la diaspora. La majorité des citoyens ne connaissent pas les opportunités d’investissement disponibles au Burkina Faso, que ce soit dans les mines ou dans l’agriculture. Sans cette connaissance, même un investisseur disposé à investir 50 millions dans l’agriculture se retrouve dans l’incapacité de savoir où et comment investir.

Nous espérons donc que le gouvernement ouvrira une voie de communication avec la diaspora, et que celle-ci pourra être entendue. Il ne s’agit pas uniquement de soutenir financièrement, mais aussi de permettre à ceux d’entre nous qui sont prêts à investir de le faire. Certains sont même prêts à investir avec leurs fonds personnels. Ce que nous attendons, c’est que l’on nous écoute et que l’on nous laisse proposer des solutions sans avoir besoin de contacts privilégiés. J’attends du  gouvernement  qu’il nous laisse la possibilité de contribuer activement au développement de notre pays.

« Il est essentiel de maintenir un contact permanent avec la diaspora, afin qu’elle puisse se réunir régulièrement et continuer à apporter son aide »

Dans le cadre de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption au niveau de l’administration publique, il y a eu l’affaire Teignan. Un commentaire sur ce procès.

La corruption est un fléau mondial qui touche tous les systèmes, même ceux qui sont les mieux gouvernés. C’est un mal profond et persistant. En ce sens, je considère que l’action entreprise par le gouvernement est un premier pas important. Cependant, Monsieur Teignan n’est qu’un petit maillon dans une chaîne bien plus large.

Je suis convaincu que si ce travail se poursuit, d’autres personnes devront également rendre des comptes devant la justice. C’est une initiative positive qui permet de redonner espoir à ceux qui, au quotidien, se retrouvent démunis, et de montrer que le gouvernement œuvre pour une gestion transparente des biens publics.

À titre personnel, je pense qu’il est impératif de revoir certains aspects de l’appareil administratif afin de mieux sécuriser les biens de l’Etat. Le ministère de l’Action sociale n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Nous sommes tous conscients des failles qui existent dans notre système, et il est essentiel de les combler pour assurer une gestion rigoureuse et efficace des ressources publiques. Ce qui est certain, c’est que le gouvernement doit maintenir cette pression et continuer à lutter contre la corruption afin de garantir une véritable justice pour tous les Burkinabè. Les biens de l’Etat appartiennent à chaque citoyen, et leur bonne gestion devrait alléger les difficultés quotidiennes de la population.

Nous demandons simplement que les impôts et taxes que nous payons soient utilisés de manière transparente et pour des investissements bénéfiques pour tous. En somme, l’action gouvernementale doit continuer, mais aussi se renforcer, pour éradiquer la corruption et restaurer la confiance du peuple. Car tant que des groupes restreints continuent de se servir, pendant que la majorité vit dans la pauvreté, nous risquons de perdre toute légitimité.

Quel commentaire sur la mobilisation de soutien au capitaine  Ibrahim Traoré le 30 avril dernier ?

 Le 30 avril dernier, il s’est tenu une marche mondiale pour soutenir le capitaine Ibrahim Traoré président du Burkina Faso. C’était avec un sentiment de fierté que nous tous avons souhaité nous   joindre la marche pour envoyer un message non seulement aux membres du gouvernement et témoigner de notre soutien catégorique. C’est aussi un message que nous envoyons à d’autres pays et aux personnes qui sont contre le régime du capitaine Ibrahim Traoré, de savoir que nous sommes tous mobilisés autour de notre président.  Nous sommes prêts à le défendre contre toute sorte de complots et d’intempéries. Le message est clair,  tous ceux et celles qui sont contre notre président,  qu’ils sachent que nous sommes près à donner nos vies pour protéger le capitaine Ibrahim Traoré. A Houston nous sommes en train d’organiser une marche pour aussi témoigner de notre soutien indéfectible a notre président le Capitaine Ibrahim Traore.

Nous sommes en fin d’entretien. Avez-vous quelque chose à ajouter pour clore ?

En tant que membres de l’ABH, nous attendons simplement qu’on nous donne une voix, un espace pour échanger, proposer des solutions, et nous rapprocher des communautés vivant aux Etats-Unis, qui ont énormément à offrir. Elles regorgent de ressources, de compétences et d’une force qu’il ne faut pas sous-estimer. En dehors de cela, j’encourage vivement le gouvernement et le peuple du Burkina Faso à maintenir leur vigilance, à faire preuve de résilience, car la tempête finira par passer.

Par Vox Sahel

Vox Sahel

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