Croissance économique en Afrique subsaharienne : Le Niger tient la tête du peloton avec une prévision de 9,9

Croissance économique en Afrique subsaharienne : Le Niger tient la tête du peloton avec une prévision de 9,9

Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu public son dernier rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne, et les prévisions de croissance pour la région ont été révisées à la baisse. Initialement estimée à 3,8 % en avril 2024, la croissance pour cette année est maintenant projetée à 3,6 %. Bien que ce taux soit supérieur à celui de 2023 (3,4 %), la reprise économique reste fragile dans un contexte marqué par de multiples défis. Le FMI anticipe cependant un léger rebond, avec une croissance régionale atteignant 4,2 % en 2025.

Une inflation persistante et des défis multiples

Le rapport indique également que l’inflation restera élevée dans la région, atteignant 18,1 % en 2024 avant de ralentir à 12,3 % en 2025. Les pressions inflationnistes, combinées aux faiblesses structurelles des économies de la région, pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages et freinent la compétitivité des entreprises.

Le FMI identifie plusieurs contraintes majeures qui impactent l’Afrique subsaharienne. Parmi elles, les tensions sécuritaires, particulièrement marquées dans le Sahel, compromettent la stabilité régionale. La sécheresse grandiose exerce une pression sur les productions agricoles et énergétiques, exacerbant ainsi les difficultés économiques. Le resserrement des politiques monétaires mondiales et l’environnement des affaires moins propice accentuent également la vulnérabilité de la région.

La question de la dette reste une préoccupation majeure pour les économies d’Afrique subsaharienne. Selon le FMI, l’accès aux financements demeure contraignant pour de nombreux pays de la région. Les taux d’intérêt élevés des euro-obligations émises cette année, oscillant entre 7,6 % et 10,7 %, sont bien supérieurs à ceux observés avant la pandémie (6,75 % entre 2015 et 2019). Bien que le ratio d’endettement global soit prévu en légère baisse à 59,7 % en 2024 et 59,3 % en 2025, le service de la dette continue de peser lourdement sur les budgets nationaux. Environ un quart des pays de la région consacreront plus de 20 % de leurs revenus intérieurs au paiement des intérêts, notamment les fonds disponibles pour les investissements en développement.

Parmi les 45 pays d’Afrique subsaharienne, le Niger se distingue avec une prévision de croissance impressionnante de 9,9 % pour 2024. Cette performance s’explique par le début des exportations de pétrole, la levée des sanctions internationales suite aux changements politiques récents , et une production agricole en forte hausse. Toutefois, le FMI s’attend à une modération de cette croissance en 2025, estimée à 7,3 %.

Le Rwanda, avec une prévision de croissance de 7 %, occupe la deuxième position, suivi de près par la Côte d’Ivoire, le Bénin, et le Sénégal, avec des taux de croissance attendus de 6,5 % et 6 % respectivement. Le Sénégal, boosté par l’exploitation imminente du champ pétrolier de Sangomar, pourrait devenir la première économie en termes de croissance en 2025 avec un taux projeté de 9,3 %.

L’UEMOA en progression, la CEMAC à la traîne

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui compte quatre pays parmi les dix plus dynamiques en termes de croissance en Afrique subsaharienne, affiche des prévisions optimistes. Le FMI projette une croissance de 6,2 % pour l’UEMOA en 2024, passant à 6,6 % en 2025, contre 5,3 % en 2023. À l’inverse, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale ( CEMAC) fait face à des perspectives plus modestes, avec une croissance estimée à 3,7 % en 2024 et un ralentissement à 3 % en 2025. Cette réponse s’explique en grande partie par la récession anticipée en Guinée équatoriale (-4,8 % en 2025) et la croissance modeste du Cameroun, estimée à 3,9 % en 2024 et 4,2 % en 2025.

Ces projections soulignent la résilience mais aussi la vulnérabilité de l’Afrique subsaharienne, confrontée à des défis internes et externes. L’accès au financement, les pressions inflationnistes et les tensions sécuritaires demeurent des obstacles majeurs à surmonter. Toutefois, des opportunités de croissance existantes, notamment dans le secteur énergétique et l’agriculture.

Par Vox Sahel

Vox Sahel

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