Bobo-Dioulasso : 10 agents de la DRAAH-HB devant la justice pour détournement et corruption

Bobo-Dioulasso : 10 agents de la DRAAH-HB devant la justice pour détournement et corruption

Une affaire de corruption et de détournement de fonds publics secoue la Direction Régionale de l’Agriculture, des Ressources Animales et Halieutiques des Hauts-Bassins (DRAA-HB). À la suite des investigations de l’Autorité Supérieure de Contrôle de l’État et de Lutte contre la Corruption (ASCE-LC), dix agents et anciens responsables de cette structure publique ont comparu ce jeudi devant le tribunal du Pôle économique et financier (ECO-FI) de Bobo-Dioulasso.

Les prévenus sont poursuivis pour des faits de concussions, abus de fonction, détournements de deniers publics et enrichissement illicite. Les auditions, longues de plus de neuf heures, ont permis de faire la lumière sur des pratiques frauduleuses ayant duré plusieurs années.

Les faits reprochés sont graves. Il est notamment accusé aux anciens directeurs provinciaux de l’élevage du Houet, ainsi qu’à certains de leurs agents, d’avoir illégalement perçu 25 000 FCFA par visite de terrain hors lotissement, une somme exigée des usagers pour le traitement de leurs états navettes. Ces montants auraient été utilisés à des fins personnelles.

Les anciens directeurs régionaux et agents de la DRAA-HB sont, quant à eux, suspectés d’avoir orchestré ou profité de la location illégale de la cité d’hébergement de la DRAA-HB, dont les recettes échappaient aux circuits officiels. Des dépenses effectuées hors des procédures légales de la commande publique au Burkina Faso ont également été relevées.

Le chef du service de l’administration financière (SAF) et le caissier de la DRAA-HB sont, pour leur part, accusés d’avoir contribué à détourner une part importante des revenus locatifs de cette cité d’hébergement.

À l’issue des débats, le ministère public a requis 12 mois d’emprisonnement assortis de sursis contre chacun des prévenus, ainsi que des amendes variant de 5 à plus de 67 millions de FCFA, selon le degré d’implication.

Parmi les plus lourdement sanctionnés figurent :

  • A. K. H. P. (ex-DP élevage/Houet, actuel DR-DRAAH-HB) : 67 600 000 FCFA, dont 1 000 000 ferme ;
  • C. T. (ex-agent DP élevage/Houet) : 67 000 000 FCFA, dont 1 000 000 ferme ;
  • Z. A. (ex-DP élevage Houet, actuel DR-DRAAH Centre-Ouest) : 44 500 000 FCFA, dont 1 000 000 ferme.

Le parquet a également requis l’application d’une contrainte judiciaire à la peine maximale pour tous les accusés, en cas de non-paiement des amendes.

La partie civile, représentée par le REN-LAC et l’État burkinabè (à travers l’AJE et l’ASCE-LC), a demandé réparation pour le préjudice subi. Les montants réclamés s’élèvent respectivement à 500 000 FCFA pour le REN-LAC et 25 269 000 FCFA pour l’État.

Alors que le Burkina Faso continue de renforcer la lutte contre la corruption et l’impunité, ce procès pourrait marquer un tournant dans la gestion des ressources publiques au niveau régional. Le verdict est très attendu, tant par les justiciables que par la société civile, qui y voit un test de la volonté réelle de l’État à assainir son administration.

Vox Sahel

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