SN-BRAFASO : Un nouveau levier de l’Etat burkinabè pour relancer l’Industrie et stimuler la croissance économique
Le gouvernement burkinabè a officiellement annoncé, ce mercredi, la création de la Société Nouvelle-Brasserie du Faso (SN-BRAFASO), une société d’économie mixte détenue à 70% par l’État. Avec un capital social fixé à six milliards de francs CFA, cette nouvelle entité marque un tournant stratégique pour le secteur industriel du Burkina Faso, renforçant la volonté de l’État d’exercer un rôle déterminant dans l’économie nationale.
Selon le rapport du Conseil des ministres, la SN-BRAFASO sera constituée d’un capital social de six milliards de francs CFA, avec une participation majoritaire de l’État, à hauteur de 4,2 milliards de francs CFA (70%). Le secteur privé, quant à lui, participera à hauteur de 1,8 milliard de francs CFA (30%). Ce modèle de société d’économie mixte vise à créer une synergie entre les ressources publiques et privées pour relancer une industrie stratégique en difficulté depuis plusieurs années.
Le projet de création de la SN-BRAFASO fait suite à la fermeture de la Brafaso en 2008, une société lancée en 2004, mais qui a rapidement rencontré des difficultés financières et juridiques. Cette nouvelle initiative réaffirme la détermination de l’État à contrôler les secteurs industriels stratégiques et à orienter leur développement.
L’un des principaux objectifs de la SN-BRAFASO est de stimuler l’industrie locale et de réduire la dépendance du pays aux importations de boissons. En se concentrant sur la fabrication de produits tels que la bière, le malt, les boissons alcoolisées, les jus de fruits et les boissons gazeuses, la nouvelle société ambitionne de valoriser les matières premières locales et d’encourager une transformation industrielle interne.
Cette stratégie de relance industrielle s’inscrit dans une politique globale de développement économique visant à réduire le chômage des jeunes qualifiés, un enjeu crucial pour le Burkina Faso. L’État mis sur la SN-BRAFASO pour offrir des opportunités d’emplois dans le secteur industriel, tout en améliorant la compétitivité des produits locaux face aux marques importées.
Des Perspectives pour les Consommateurs et les Exportations
Outre la réduction de l’importation des boissons, la SN-BRAFASO entend également conquérir le marché national avec des produits de qualité et à des prix compétitifs. La société prévoit d’étendre ses activités à la production et à la distribution de divers produits industriels, tant finis que semi-finis, en renforçant la chaîne de valeur locale. À terme, la SN-BRAFASO ambitionne d’exporter ses produits au-delà des frontières nationales, contribuant ainsi à la balance commerciale du pays.
La création de la SN-BRAFASO réaffirme la volonté de l’État burkinabé d’adopter une politique industrielle proactive, centrée sur des secteurs jugés stratégiques pour l’économie nationale. En améliorant sa part dans le capital de cette nouvelle société, l’État affiche clairement son ambition d’influencer la direction de l’industrie agroalimentaire et de garantir la sécurité économique de cette branche.
Cette initiative s’inscrit également dans une démarche de souveraineté industrielle, en consolidant la capacité du Burkina Faso à produire localement des biens de consommation courante. Ce modèle pourrait servir d’exemple pour d’autres secteurs industriels, où la transformation des matières premières locales et la réduction de la dépendance aux importations sont des priorités.
La création de la SN-BRAFASO s’accompagne de nombreux défis, parmi lesquels la nécessité de rendre performants des produits locaux sur un marché ouvert, mais également de développer des capacités techniques et humaines pour soutenir l’essor industriel souhaité. Toutefois, ce pari sur l’avenir traduit une ambition économique claire : celle d’un Burkina Faso en marche vers une industrialisation maîtrisée et bénéfique pour sa population. En repositionnant l’État en tant que stratégie et acteur majeur, la SN-BRAFASO pourrait devenir un catalyseur de la relance industrielle et de la création d’emplois, tout en soutenant la croissance économique nationale.
Par Vox Sahel