Le Président sénégalais Bassirou Diomye Faye à la tribune des Nations unies : « il est nécessaire de rompre avec toute tentative d’imposition de normes civilisationnelles unilatérales »
À la tribune des Nations Unies, le président sénégalais Bassirou Diomye Faye a livré un discours poignant, appelant la communauté internationale à une action urgente face aux défis croissants qui menacent la stabilité mondiale. Prononcé lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, ce discours a mis l’accent sur la nécessité de renforcer le multilatéralisme, de réformer les institutions internationales, et d’intensifier la lutte contre les inégalités et le réchauffement climatique.
Le président Faye a d’abord salué la mémoire d’Amadou Makhtar Mbow, ancien directeur général de l’UNESCO, qu’il a qualifié de « fervent acteur panafricain » et de défenseur des indépendances africaines. Ce geste a précédé son hommage à Philémon Yang, fraîchement élu à la présidence de cette session, ainsi qu’au secrétaire général António Guterres pour son engagement en faveur de la paix et du multilatéralisme.
Un appel à l’unité et au respect de la dignité humaine
Animé par la conviction que « l’unité dans la diversité est la clé pour garantir la paix et la dignité humaine », Bassirou Diomye Faye a mis en lumière les défis auxquels le monde est confronté. La dégradation du respect des droits humains, l’extension des conflits et la crise climatique figurent parmi les plus grandes préoccupations mondiales. Selon lui, le non-respect du droit international et la violation des résolutions onusiennes mettent en péril la paix mondiale.
Le président sénégalais a particulièrement souligné l’urgence de réagir face aux situations en Palestine et dans le Sahel. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la tragédie qui se déroule dans le Sahel », at-il martelé, tout en critiquant l’inaction du Conseil de sécurité. Il a également réaffirmé le soutien inébranlable du Sénégal à la solution des deux États pour le conflit israélo-palestinien.
Une réforme des institutions internationales jugée nécessaire
Bassirou Diomye Faye a appelé à une réforme des institutions globales comme le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles apportent mieux les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Il a plaidé pour une plus grande inclusion des pays africains dans ces instances décisionnelles, rappelant que la stabilité de l’Afrique est intrinsèquement liée à la paix mondiale.
Climat, économie et justice globale
Faisant écho aux préoccupations climatiques, Faye a souligné la nécessité de respecter le principe de « responsabilité commune mais différenciée ». Il a exhorté les pays industrialisés à intensifier leurs efforts pour soutenir les nations en développement dans leur transition énergétique, tout en insistant sur l’urgence de protéger la planète sans nuire aux droits des pays vulnérables.
En matière économique, il a énoncé les inégalités et les pratiques commerciales inéquitables qui freinent le développement des pays du Sud. Le président a insisté sur l’importance de mettre en place un nouveau contrat social global, basé sur la solidarité et la coopération.
Un engagement ferme du Sénégal
Le président Faye a conclu en réaffirmant l’engagement du Sénégal pour un avenir durable. Il a mis en avant les efforts de son pays pour promouvoir les énergies renouvelables, la souveraineté alimentaire et la transparence. Toutefois, il a rappelé que ces efforts nécessiteraient une coopération internationale renforcée.
« Aucun pays, aussi puissant soit-il, ne peut relever seul les défis qui menacent l’humanité », at-il conclu, invitant à une action collective pour garantir un avenir de paix, de justice et de prospérité partagée.
Avec ce discours, Bassirou Diomye Faye a réaffirmé le rôle central du Sénégal sur la scène internationale, en tant que défenseur d’un multilatéralisme renforcé, de la justice économique et d’une réponse globale aux crises actuelles.
Par Vox Sahel