Édito | Présidentielle en Côte d’Ivoire: Le choix du RHDP et l’appel à la responsabilité collective

La désignation d’Alassane Ouattara comme candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre 2025, officialisée lors du congrès de ce 21 juin, a été accueillie par une ovation militante, mais elle n’a pas manqué de susciter une vive réaction du côté de l’opposition.
Si les soutiens du chef de l’Etat saluent la continuité d’un leadership qu’ils jugent stable et rassembleur, plusieurs voix critiques s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une dérive du jeu démocratique, nourrie par le flou autour de la candidature du président sortant. Et c’est bien ce flou qui aujourd’hui alimente les interrogations.
Alassane Ouattara, en homme politique aguerri, entretient le suspense. Il entend prendre « dans les jours qui viennent », une décision « à son âme et conscience». Ce suspense, aussi stratégique soit-il, n’est pas sans conséquences. Il risque d’alimenter la polarisation d’un paysage politique déjà fragilisé par des exclusions controversées et un climat de méfiance.
Le souvenir encore vif des crises passées doit pourtant servir de garde-fou. La Côte d’Ivoire ne peut plus se permettre de revivre les monstres des années antérieures ces violences électorales, ces divisions meurtrières qui ont trop souvent payé le prix des ambitions personnelles et des calculs politiques à courte vue. Il faut en finir avec les logiques de confrontation qui opposent camps et chapelles, au détriment de l’intérêt national.
A ce tournant crucial, la responsabilité des acteurs politiques est immense. Qu’il s’agisse du président Ouattara, des leaders du RHDP ou de ceux de l’opposition, tous doivent placer la stabilité du pays au-dessus des intérêts partisans. Cela exige un dialogue sincère, une ouverture démocratique réelle et un respect rigoureux des règles électorales. La paix, la croissance et l’avenir des générations futures dépendent de cette lucidité collective.
La Côte d’Ivoire a amorcé de profonds changements économiques et sociaux au cours de la dernière décennie. Il serait tragique que les tensions politiques viennent anéantir ces acquis. L’heure est donc à l’apaisement, à la responsabilité et à la hauteur d’âme. Plus que jamais, c’est l’intérêt des Ivoiriens et au-delà, celui de toute la sous-région qui doit guider les choix et les postures à venir.
La Rédaction