Confédération des États du Sahel : le Collège des présidents place ses forces de défense et de sécurité en état d’alerte maximale

Confédération des États du Sahel : le Collège des présidents place ses forces de défense et de sécurité en état d’alerte maximale

La Confédération des États du Sahel (AES) a réaffirmé avec fermeté sa volonté de préserver la souveraineté et l’intégrité de ses membres face aux pressions extérieures. Dans une déclaration officielle faite ce 22 décembre 2024, à Bamako, le Collège des Chefs d’État de la Confédération représenté par le Capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso), le Général d’Armée Assimi Goïta (Mali) et le Général de Brigade Abdourahamane Tiani ( Niger) a énoncé les tentatives d’ingérence étrangères, notamment celles attribuées à la France et à certains États de la sous-région.

Un retrait irrévocable de la CEDEAO

Depuis la création de l’Alliance des États du Sahel en septembre 2023, puis la transformation en Confédération en juillet 2024, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont engagé une dynamique visant à s’affranchir de toute influence néocoloniale. Leur retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), annoncé en janvier dernier et confirmé en décembre, s’inscrit dans cette stratégie.

Toutefois, le Collège des Chefs d’État de l’AES déplore ce qu’il considère comme des « manœuvres dilatoires » de la CEDEAO, qui a récemment décidé de proroger de six mois la sortie officielle des trois États. Une décision jugée unilatérale et contraire aux aspirations de l’AES.

Des accusations contre la France et ses alliés

La déclaration de Bamako accuse frontalement la France de chercher à préserver ses intérêts stratégiques dans la région, en soutenant potentiellement des opérations de déstabilisation. Le Collège pointe du doigt des regroupements de groupes armés terroristes dans des zones sensibles, notamment autour du bassin du lac Tchad et aux frontières partagées par le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et le Bénin. Ces activités seraient, selon la Confédération, soutenues par des financements et des logistiques provenant d’acteurs étrangers.

De plus, le Collège exprime sa méfiance envers les annonces françaises de bases militaires en Afrique, perçues comme une simple restructuration des forces pour maintenir une présence néocoloniale moins visible.

Face à ces menaces perçues, la Confédération des États du Sahel a décidé entre autres, de placer ses forces de défense et de sécurité en état d’alerte maximale ; créer un théâtre unique d’opérations militaires dans l’espace confédéral, en complément des actions militaires nationales en cours et appeler les populations à la vigilance, en dénonçant tout comportement suspect et en rejetant fermement les tentatives d’enrôlement par des groupes armés.

Cette déclaration s’inscrit dans une stratégie assumée de rupture avec les pratiques jugées impérialistes et néocoloniales. Le Collège des Chefs d’État réaffirme son engagement envers les populations des pays membres de l’AES, mettant en avant une vision de souveraineté réelle et de dignité retrouvée pour la région.

Par cette déclaration, la Confédération des États du Sahel lance un message clair à la communauté internationale : la volonté des peuples du Sahel de s’affranchir des influences étrangères est irrévocable. Alors que les tensions dans la région restent vives, cette posture ne manquera pas de susciter des réactions, tant parmi les puissances occidentales que dans le reste du continent africain.

L’avenir de cette Confédération, née dans un contexte de bouleversements géopolitiques majeurs, reste à suivre de près. 

Vox Sahel

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