Transition énergétique en Afrique : Le Mali inaugure la plus grande mine de lithium

Transition énergétique en Afrique : Le Mali inaugure la plus grande mine de lithium

Le Mali entre dans une nouvelle ère économique et énergétique. Ce dimanche, le pays a officiellement inauguré la mine de lithium de Goulamina, située à environ 150 km de la capitale Bamako. Présentée comme la plus grande mine de lithium d’Afrique et l’un des gisements les plus riches au monde, cette exploitation marque une étape décisive pour le continent africain et pour le marché mondial de ce minéral stratégique, essentiel à la transition énergétique.

Avec des réserves prouvées de 52 millions de tonnes de spodumène, la mine de Goulamina affiche un potentiel d’exploitation d’au moins 21 ans. Lors de sa première phase de production, la mine devrait produire 506 000 tonnes de spodumène par an. Cette capacité passera à 831 000 tonnes dans une seconde phase, avant de se stabiliser à 726 000 tonnes par an, selon Lithium du Mali, la filiale de l’entreprise chinoise Ganfeng Lithium.

Cette première exploitation de lithium en Afrique de l’Ouest, financée à hauteur de 500 millions de dollars, positionne le Mali comme un acteur incontournable sur le marché mondial du lithium.

La mine de Goulamina représente une opportunité économique majeure pour le Mali, qui a récemment adopté un nouveau code minier renforçant la participation de l’État dans les projets d’exploitation minière. Désormais, les autorités maliennes détiennent entre 20 % et 35 % des parties dans toutes les exploitations minières du pays.

Cette réorganisation a conduit à un changement dans l’actionnariat de la mine : l’australien Leo Lithium, initialement actionnaire majoritaire, a cédé ses parts (40 %) à Ganfeng, après avoir investi 342,7 millions de dollars pour renforcer sa position .

Les retombées financières pour le Mali sont prometteuses. La mine devrait rapporter entre 110 et 115 milliards de FCFA (environ 190 millions de dollars) par une aux caisses publiques. Par ailleurs, 51 % des contrats de sous-traitance seront réservés aux entreprises locales, générant un chiffre d’affaires annuel de 250 milliards de FCFA (environ 410 millions de dollars).

La montée en puissance de Goulamina s’inscrit dans une dynamique continentale. Selon un rapport de S&P Global Market Intelligence, l’Afrique, grâce à des projets majeurs comme celui du Mali, devrait devenir le troisième fournisseur mondial de lithium d’ici 2027, derrière l’Australie et l’Amérique du Sud.

Sur les 20 projets actuellement en développement en Afrique, sept devraient entrer en production d’ici trois ans, dont cinq contrôlés par des capitaux chinois. Ce contrôle stratégique de la Chine sur les ressources africaines reflète sa volonté de dominer les secteurs essentiels à la transition énergétique mondiale.

La production africaine de lithium, surnommé « métal blanc », devrait ainsi être multipliée par 24 entre 2022 et 2027, passant de 11 600 tonnes à plus de 275 000 tonnes, représentant 12 % de l’offre mondiale.

La mise en service de la mine de Goulamina illustre à la fois les ambitions du Mali et l’importance croissante de l’Afrique dans la transition énergétique mondiale. Alors que la demande en lithium explose, notamment pour les batteries de véhicules électriques et le stockage d’énergie, le continent africain pourrait devenir un maillon clé dans la chaîne d’approvisionnement globale.

Pour le Mali, cette avancée représente bien plus qu’une simple exploitation minière : elle symbolise un avenir où le pays s’affirme comme un acteur stratégique du secteur énergétique, tout en stimulant son développement économique local.

Par Vox Sahel

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