Réconciliation nationale : Le Président Ibrahim Traoré exclut toute réconciliation avec les terroristes et prône la justice
Le samedi 5 octobre 2024, lors d’une intervention en direct sur Radio Burkina, le président du Faso, Ibrahim Traoré, a fermement rejeté toute idée de réconciliation avec les groupes armés terroristes qui continuent de semer la terreur au Burkina Faso. « Nous ne voulons pas nous réconcilier avec des bandits armés qui nous tuent », at-il déclaré, ajoutant que la réconciliation nationale ne peut être envisagée sans justice et reconnaissance des délits causés.
Le capitaine Traoré a expliqué que des propositions lui sont faites en ce sens, mais que « tant que ceux qui ont détruit ce pays ne répondent pas de leurs actes devant la justice », il ne saurait être question de réconciliation. Selon lui, la réconciliation sans réparation serait synonyme d’impunité, une voie que le Burkina Faso refuse d’emprunter.
Sur le plan sécuritaire, le chef de l’État a réaffirmé son engagement à poursuivre le combat contre les terroristes « jusqu’à ce qu’ils brandissent eux-mêmes le drapeau blanc ». Il a également souligné que le soutien du peuple et la fierté retrouvée des militaires renforcent leur détermination à défendre la patrie malgré les tentatives de déstabilisation.
Extradition de Damiba : Une attente prudente
Lors de la même intervention, le président Traoré a également évoqué le cas de l’ancien président Paul-Henri Sandaogo Damiba, exilé au Togo, et accusé d’être impliqué dans l’attaque terroriste de Barsalogho. Le président a exprimé l’espoir de voir les discussions avec les autorités togolaises au sujet de leur extradition, bien qu’il ne promette rien à ce stade. Traoré a révélé que les autorités togolaises elles-mêmes ont été surprises par les liens de Damiba avec les terroristes.
Redynamisation du secteur ferroviaire et lutte contre le chômage
En matière de développement, Ibrahim Traoré a annoncé des projets ambitieux, notamment la construction d’une usine de production de rails pour moderniser le réseau ferroviaire du pays et lutter contre le chômage des jeunes. « Nous voulons des rails aux normes pour avoir des trains modernes », a-t-il affirmé, précisant que ce projet générerait de nombreux emplois pour les Burkinabè.
Souveraineté minière et lutte contre la corruption
Le président Traoré a réitéré la volonté du Burkina Faso de reprendre le contrôle de ses ressources naturelles, notamment l’or, en retirant les permis d’exploitation des multinationales qui ne soutiennent pas le pays dans sa lutte contre le terrorisme. « Nous avons les compétences pour exploiter notre ou nous-mêmes », at-il affirmé, tout en annonçant que l’Agence pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Communautaire (APEC) et la Société de participation minière du Burkina (SOPAMIB) seront au cœur de cette nouvelle approche.
Par ailleurs, il a annoncé que le KORAG, organe de lutte contre la corruption, s’apprête à révéler d’importants dossiers de corruption qui seront transmis à la justice.
Coopération militaire avec l’AES et recrutement massif dans l’armée
Enfin, le président Traoré a remercié les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) pour leur soutien à la formation des soldats burkinabè, notamment le Mali et le Niger. Depuis son accession au pouvoir en 2022, plus de 30 000 recrues ont intégré les rangs de l’armée burkinabè, un effectif que le chef de l’État entend doubler pour faire face aux défis sécuritaires.
En conclusion, le capitaine Ibrahim Traoré a rappelé que 2025 serait une année décisive pour la reconquête des 30 % du territoire encore sous contrôle terroriste, et que son gouvernement continuera à œuvrer pour un Burkina Faso souverain et uni, tout en luttant contre la corruption et les ingénieurs extérieurs.
Par Vox Sahel