Greffe de seins au CHU Yalgado : Quand la science redonne espoir, le Burkina peut rêver grand en santé

Greffe de seins au CHU Yalgado : Quand la science redonne espoir, le Burkina peut rêver grand en santé

Le 29 mai 2025 restera une date symbolique dans l’histoire de la médecine au Burkina Faso. Ce jour-là, une équipe chirurgicale dirigée par le professeur Nayi Zongo a réalisé la toute première greffe de sein au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO). Une prouesse technique, humaine et symbolique, qui redonne espoir à des milliers de femmes et rappelle avec force que le Burkina dispose des talents nécessaires pour faire rayonner sa médecine au-delà de ses frontières.

Cette intervention qui est la deuxième du genre dans le pays après celle réalisée à Léo en octobre dernier, témoigne d’un niveau de compétence médicale remarquable. Grâce à la technique exigeante du DIEP (Deep Inferior Epigastric Perforator), la patiente a pu retrouver une part essentielle de son intégrité physique et psychologique, après un long combat contre le cancer du sein. Et au-delà de la médecine curative, c’est une médecine humaine et reconstructive qui est à l’œuvre ici, attentive à la qualité de vie des patientes, même après la rémission.

Il est grand temps de reconnaître que   nous n’avons rien à envier aux autres en matière de ressources humaines dans le domaine de la santé. Nos chirurgiens, nos anesthésistes, nos personnels soignants sont à la hauteur des défis les plus complexes. Ce qu’il nous manque, ce sont les moyens, et surtout la vision. Sans une stratégie nationale forte et cohérente, sans investissements massifs dans les plateaux techniques, dans la formation, dans la recherche, ces talents continueront de fonctionner en mode survie, alors qu’ils devraient être des moteurs de transformation.

Le soutien de partenaires comme la Fondation Orange Burkina, la CAMEG, le ministère de la Santé, et des institutions de référence comme l’Institut Gustave Roussy montre bien qu’un autre système de santé est possible au Burkina, si nous en faisons une priorité politique et budgétaire. Ce n’est pas un luxe. C’est une urgence. La médecine burkinabè vient de démontrer qu’avec peu, on peut faire beaucoup. Imaginez ce qu’elle accomplirait avec les moyens colossaux qu’elle mérite. Il faut oser rêver grand. Pour nos mères, nos sœurs, nos filles. Pour que chaque Burkinabè, riche ou pauvre, déplacé ou urbain, ait droit à une santé digne, moderne, et accessible. L’exploit du CHU-YO est une victoire. Mais il doit surtout être un appel à l’ambition. L’ambition de bâtir un système de santé fort, souverain, et résolument tourné vers l’avenir.

Par la Rédaction

Vox Sahel

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