Burkina Faso : Inauguration du Mausolée Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, un devoir de mémoire accompli

Burkina Faso : Inauguration du Mausolée Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, un devoir de mémoire accompli

Trente-huit ans après leur assassinat, le Burkina Faso rend un hommage solennel à l’un de ses plus illustres fils, le Capitaine Thomas Sankara, et à ses douze compagnons. Ce samedi 17 mai 2025, le Président du Faso, le Capitaine Ibrahim Traoré, a procédé à l’inauguration officielle du Mausolée Thomas Sankara, érigé au sein du Conseil de l’Entente, lieu même du drame survenu le 15 octobre 1987.

Ce mausolée, longtemps attendu par les Burkinabè et les défenseurs de la mémoire panafricaine, symbolise non seulement la reconnaissance de la Nation envers ses martyrs, mais également une volonté politique affirmée de réhabiliter l’héritage révolutionnaire de Thomas Sankara. À proximité du mausolée, la statue monumentale de l’ancien président, d’un calme imposant, veille sur les lieux et incarne l’idéal de justice, de dignité et d’intégrité qu’il a toujours prôné.

Une date hautement symbolique

Le choix du 17 mai pour cette cérémonie n’est pas anodin. Il fait écho au 17 mai 1983, date à laquelle Thomas Sankara, alors Premier ministre du Conseil de salut du peuple (CSP) dirigé par Jean-Baptiste Ouédraogo, fut arrêté. Cette arrestation, déclencheur de fortes mobilisations populaires et estudiantines, aboutira à sa libération le 30 mai 1983 aux côtés de Boukary Lingani, un compagnon de lutte souvent resté dans l’ombre. Trois mois plus tard, ils conduiront la Révolution démocratique et populaire (RDP), consacrant la transformation de la Haute-Volta en Burkina Faso, le « pays des Hommes intègres ».

Un lieu de recueillement et de transmission

Ce mausolée, au-delà de sa dimension mémorielle, se veut un espace de recueillement, d’apprentissage et de transmission de l’histoire. Il rappelle à la jeunesse burkinabè et africaine les valeurs d’engagement, de probité et de patriotisme que Thomas Sankara a incarnées jusqu’à son dernier souffle.

En inaugurant ce monument, les autorités burkinabè entendent réconcilier le pays avec son passé, tout en réaffirmant leur attachement à une gouvernance fondée sur la souveraineté, la justice sociale et l’unité nationale.

Avec cette inauguration, le Burkina Faso inscrit enfin dans la pierre ce que tant de citoyens portaient depuis des décennies dans leur cœur : un lieu digne pour honorer la mémoire de Thomas Sankara et de ses douze compagnons, tombés pour leurs idéaux.

« La patrie ou la mort, nous vaincrons ! » La célèbre devise de Sankara résonne plus que jamais, gravée désormais dans la mémoire collective et dans les murs du Mausolée.

Par Vox Sahel

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