Bobo-Dioulasso : Une vaste opération de déguerpissement sur les emprises des routes nationales
La Commune de Bobo-Dioulasso a entamé, ce jeudi 10 avril 2025, une opération musclée de libération des accotements le long des routes nationales. Cette initiative vise à assainir l’espace public et renforcer la sécurité routière, à l’approche de la saison des pluies.
Le coup d’envoi a été donné aux abords de la Place de la Femme, le long du Boulevard de la Révolution. Dès les premières heures, des bulldozers de la commune ont commencé à raser les installations jugées anarchiques : panneaux publicitaires, terrasses de maquis, hangars, boutiques et autres obstacles présents sur les accotements des artères principales.
Une opération précédée de plusieurs mois de sensibilisation
Selon Balemany Sérissouma, Président de la délégation spéciale (PDS) de l’arrondissement 4, cette opération n’a rien de surprise.
« Nous avons commencé la sensibilisation depuis le 25 février. En principe, le 25 mars, nous devrions commencer les actions. Mais, compte tenu du mois des jeûnes, nous avons prolongé la sensibilisation. Certains n’y croyaient pas, et aujourd’hui, ils sont surpris. Pourtant, nous avons été clairs », a-t-il déclaré.
Un délai supplémentaire de 48 heures avait été accordé aux commerçants pour évacuer les lieux. Une tolérance qui n’a pas suffi à éviter les contestations sur le terrain.
Entre incompréhension et adhésion
Certains commerçants affirment avoir respecté les consignes, mais dénoncent un manque de communication sur les critères de démolition.
Dahermalo Kambou, propriétaire du maquis Le QG, ne cache pas sa frustration :
« Ils sont venus une première fois, nous avons cassé le lendemain. Aujourd’hui encore, ils viennent pour démolir une autre partie. Pourtant, nous avons respecté la distance de 6 mètres. On ne comprend pas », s’est-il plaint.Un autre commerçant, visiblement affecté, témoigne :
« On nous avait dit que c’était bon. Ils ont mesuré, et certains agents ont même confirmé qu’il n’y avait pas de problème. Mais ce matin, tout a été détruit. »
Malgré ces mécontentements, d’autres, comme Daouda Sanon, saluent l’initiative.
« Cela peut être mal perçu, mais pour la sécurité et le développement de la ville, c’est une très bonne chose », a-t-il estimé.
Un projet pour le développement durable de la ville
L’opération de déguerpissement s’inscrit dans une dynamique de réorganisation de l’espace urbain, selon les autorités municipales. Elle vise à garantir la fluidité de la circulation, prévenir les inondations pendant l’hivernage, et restaurer l’ordre dans l’occupation du domaine public.
« Tout citoyen burkinabè devrait être dans cet élan. Même en période difficile, le développement doit continuer, comme le souhaite le Président du Faso », a conclu le PDS de l’arrondissement 4.
L’opération devrait se poursuivre dans les prochains jours sur d’autres artères stratégiques de la ville.
Par Vox Sahel
