Cantines scolaires dans la Kossi : l’huile livrée suspectée d’être impropre à la consommation

Cantines scolaires dans la Kossi : l’huile livrée suspectée d’être impropre à la consommation

Une vive polémique secoue actuellement la province de la Kossi, suite à la distribution de vivres destinés aux cantines scolaires. En cause : la qualité douteuse de l’huile livrée dans plusieurs établissements. Des enseignants, des parents d’élèves et des observateurs tirent la sonnette d’alarme. L’huile, tantôt noire, tantôt rouge, dégage une forte odeur, suscitant de vives inquiétudes quant à sa conformité à la consommation humaine.

L’affaire a éclaté après la diffusion, sur les réseaux sociaux, de messages d’enseignants alarmés par l’aspect et l’odeur de l’huile reçue.
« L’huile est la même dans toutes les écoles. À croire qu’on considère les enfants comme du bétail. À part faire du savon, cette huile ne peut rien faire d’autre », déplore une enseignante dans un message relayé sur la toile.

Face à la polémique grandissante, une inspection a été diligentée le 15 avril 2025 à l’entrepôt de la SONAGESS à Nouna, sur convocation du Directeur provincial de l’Éducation préscolaire, primaire et non formelle. Des membres de son équipe, deux agents de police et plusieurs acteurs du système éducatif local étaient présents sur les lieux.

Selon les témoins, deux types d’huile ont été découverts : l’une de couleur rouge, l’autre noire, toutes deux dégageant des odeurs inhabituelles. « L’huile était rouge et lourde, avec une odeur légère », rapporte un membre de l’équipe d’inspection. Plus inquiétant encore, plusieurs bidons présentaient des étiquettes effacées ou illisibles, tandis que d’autres affichaient des dates de fabrication et de péremption bien visibles.

Une seconde inspection, menée à l’école primaire publique de Kansara, a confirmé les soupçons : l’huile servie aux élèves y était noire et dégageait une odeur suspecte. « Même après l’avoir transvasée dans un autre récipient, la couleur est restée noire », témoigne un inspecteur. Le chef de la Circonscription d’Éducation de Base de Nouna, présent lors de cette visite, a reconnu à son tour que l’huile dégageait une odeur anormale.

En attendant d’y voir plus clair, le Directeur provincial a annoncé la suspension temporaire de la distribution et de l’utilisation de l’huile dans les cantines scolaires.

Derrière cette affaire, c’est la santé des enfants qui est en jeu. « Ce n’est pas une affaire de politique ou de personnes. C’est une question de sécurité sanitaire. Nous voulons de la clarté, de la transparence, et surtout que les enfants mangent sainement », insiste la principale lanceuse d’alerte.

Alors que l’affaire prend de l’ampleur, les regards se tournent désormais vers les ministères de l’Éducation nationale et de la Santé. La population, elle, attend toujours des réponses concrètes et rassurantes.

Par Koudbila Koudpoko Séré

Vox Sahel

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