Certification des élèves professeurs agrégés de l’enseignement secondaire : La deuxième promotion exige leur reclassement et intégration

Ceci une déclaration du comité de la deuxième promotion des élèves professeurs agrégés de l’enseignement secondaire sur le retard de leur certification. Ils appellent les autorités à trouver des solutions à leurs situations , à les certifier et à les intégrer.
Admis au concours depuis novembre 2022 pour vingt-quatremois de formation, nous, élèves Professeurs agrégés de ladeuxième promotion, sommes toujours à l’école et d’ailleursjusque-là sans aucune perspective de sortie. Pourtant l’article 2de l’arrêté de mise en position de stage et de formation stipule : «les intéressés sont mis en position de stage de formation auprèsde l’École Normale Supérieure (ENS) pour une durée de vingt-quatre mois pour compter de la rentrée scolaire 2022-2023. » Cequi signifie que la formation devait prendre fin à la fin del’année scolaire 2023-2024.
Toutes les filières des catégories A et P à l’ENS dont ladurée de formation est de vingt-quatre mois obéissent à cettemême règle des deux années scolaires. Les Professeurs Certifiésde Lycées et Collèges, les Inspecteurs de l’enseignementsecondaire, les inspecteurs de l’enseignement primaire, lesconseillers d’éducation etc., dont la durée de formation est devingt-quatre mois, finissent leur formation au mois de juillet dela deuxième année de formation. Toutes les autres promotions detoutes les filières recrutées en 2022 ont tous fini leur formationet ont tous été reclassés ou intégrées en juillet 2024.
Et pendant ce temps, nous, les élèves Professeurs Agrégés,jusqu’en mars 2025, sommes toujours à l’école pour les mêmesvingt-quatre mois de formation. Pourtant, nous avons étérecrutés avec les autres au même moment, nous avons fait lesinscriptions à l’ENS au même moment, nous avons commencéles cours au même moment, et nous avons tous, selon les textes,les mêmes durées de formation, dans la même école deformation.
Même s’il arrive qu’à notre sortie le ministère nous reclasseen tenant compte de juillet 2024 pour régularisation, nousperdrons néanmoins environ une année d’indemnités puisque lesindemnités prennent effet à partir de la date de prise de service.
En rappel, la première promotion des élèves ProfesseursAgrégés (promotion 2021-2023), avait accusé le même retard,qui l’a conduite à trois ans de formation, et ce, sans aucundédommagement. En effet, admis en 2021 et mis en position destage et de formation à partir de la rentrée scolaire 2021-2022,leur certification n’a eu lieu qu’en juin 2024, soit une annéescolaire de plus que prévu. Malgré le fait que le retard était dufait de l’administration, le Ministère de la fonction publique, duTravail et de la Protection Sociale les a reclassés en juin 2024.Ils ont donc perdu une année entière sur leur carrière, sanscompter les pertes sur les salaires et indemnités, à cause d’unretard dont ils ne sont pas responsables.
Malgré cette expérience, l’administration a été incapabled’éviter de reproduire les mêmes erreurs avec la promotionsuivante qu’est la nôtre. Le même schéma a été reproduit, dansles moindres détails, et la deuxième promotion que noussommes s’est retrouvée dans les mêmes pièges, pour subir lemême sort.
Fort de l’expérience de la première promotion, dès notreadmission au concours en novembre 2022, nous avionscommencé très tôt les démarches auprès des autorités pourexposer nos préoccupations et demander que des précautionssoient prises pour éviter que le même schéma de l’annéeprécédente ne se répète. Nous avions ainsi rencontré le DG del’ENS puis le DGA chargé de la Formation et de l’InnovationPédagogique (DGA FIP) de l’ENS ; nous avions demandé uneaudience au Secrétariat général du MENAPLN et nous avionsété reçus par le ST-DEPE ; Nous avions demandé une audienceau Ministère de la Fonction Publique, qui n’a jamais étéaccordée.
Au cours de notre formation, dès le mois de mars 2024,nous avions entamé de nombreuses démarches auprès del’administration de l’ENS pour nous assurer de l’achèvement denotre formation dans les bons délais. À maintes reprises, nousavons rencontré les chefs de département, les directeursd’institut, le DGA FIP de l’ENS. Lors de toutes ces rencontresnous avions toujours été rassurés par l’administration qu’il n’yavait pas de retard et que la formation s’achèverait dans le délai.En juin 2024, suite à nos démarches, l’administration nous avaitcommuniqué que la certification se tiendrait en décembre 2024,mais ce délai n’a finalement pas été respecté. En novembre2024, elle nous a informés que la certification pourrait avoir lieuen janvier 2025, mais ce délai non plus n’a pas été respectée.
Le 30 janvier 2025, nous avons adressé une lettre au DG del’ENS pour demander des éclaircissements sur la date de notrecertification. Il nous a reçu le 5 février et il nous a fait savoirqu’il y avait des problèmes techniques, notamment la relecturede certains textes en cours lié à l’abrogation du décret Nº 720 quientrave la tenue de la certification. Il nous a demandé d’attendresans préciser jusqu’à quand nous devons attendre.
Le 4 février 2025, nous avons rencontré la Direction duDéveloppement des Établissements d’Excellence et de laPromotion des Parcours Spécifiques (DDEEPPS), et nous avonsexprimé nos préoccupations liées à la certification. LeDDEEPPS s’est engagé à clarifier la situation avec l’ENS, maisrien de rassurant ne nous a été donné quant à notre certification.Jusque-là nous n’avons eu aucun retour non plus.
Le 7 février 2025, nous avons adressé une lettre au Ministrede l’Enseignement Secondaire et de la Formation Professionnelleet Technique, pour expliquer la situation et demander unerésolution rapide de notre problème. Nous lui avons demandéégalement une audience pour nous entretenir avec lui sur lasituation. Plus de deux semaines après sans réponse, noussommes repassés au Ministère le 25 février 2025 pour nousrenseigner sur l’évolution de la situation. Et c’est là que nousavons été reçus par un Conseiller Technique du Ministre. Mais ilne nous a rien donné de précis concernant la certification. Ilnous a aussi demandé d’attendre, sans aucune explication.
Le 17 février 2025, nous avons adressé une lettre auMinistre de la Fonction Publique, du Travail et de la ProtectionSociale, pour lui expliquer également notre situation et luidemander de prendre des mesures pour que ce retard del’administration n’impacte pas négativement sur nos carrières.Nous lui avons aussi demandé une audience pour nous entreteniravec lui sur la situation. Jusque-là nous n’avons eu aucun retour,et notre audience n’a pas encore été accordée.
Nous avons donc tapé à toutes les portes, de la plus petite àla plus grande, sans avoir des réponses à nos préoccupations.Pendant ce temps, le retard ne fait que s’accumuler avec son lotde conséquences sur nos carrières.
Face à cette situation sans tête ni queue, où nous n’y voyonsaucune explication logique et que l’administration elle-même n’apas pu nous donner une explication logique malgré nosmultiples démarches, le Comité des Élèves Professeurs Agrégésde la Deuxième Promotion :
– condamne le sort macabre des élèves Professeurs Agrégés;
– exige la prise de mesures immédiates pour la sortie de ladeuxième promotion des élèves Professeurs Agrégés ;
– exige que les reclassement et intégration tiennent comptede la fin normale de la formation qui devait intervenir en juillet2024, comme pour les autres filières qui ont les mêmes vingt-quatre mois de formation ;
– exige à l’administration de trouver une compensation auxpertes colossales d’indemnités qu’ils subiront suite au retard deleur prise de service que l’administration elle-même a entraîné ;
– appelle à la solidarité de tous les acteurs du systèmeéducatif, des organisations syndicales, de la presse et de tous lesBurkinabè épris de justice ;
– appelle tous les élèves Professeurs Agrégés de toutes lespromotions à se tenir prêt pour d’éventuelles actions que lasituation viendrait à commander.
Pour le Comité des Élèves Professeurs Agrégés de laDeuxième Promotion
Le porte-parole
OUÉDRAOGO Ousséni