Souveraineté et lutte contre la corruption : Le discours déterminé du Capitaine Ibrahim Traoré
Lors de la cérémonie de montée des couleurs ce lundi 4 novembre 2024, à la Présidence du Faso, le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a pris la parole pour souligner les nombreux défis auxquels le Burkina Faso est confronté, notamment dans le contexte d’une lutte acharnée contre le terrorisme et d’efforts pour redresser l’économie du pays.
Le Président Traoré a commencé par rappeler la pression grandissante sur les forces armées en octobre, marquée par des succès contre les groupes armés. « Les actions ont été couronnées par plusieurs succès et nous allons continuer à accentuer les opérations jusqu’à anéantir ces barbares venus pour troubler notre quiétude », a affirmé le Chef de l’État. Il a remercié les Forces de défense et de sécurité ainsi que les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) pour leur engagement à garantir la sécurité du pays, marquant la résilience du peuple burkinabè.
La réussite du SIAO et du Tour du Faso : un symbole de résilience
Les deux événements majeurs de la vie nationale, le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) et le Tour du Faso, se déroulent sans incidents majeurs. Malgré des chutes mineures et un incident isolé causé par l’explosion d’une bouteille de gaz, les manifestations ont témoigné de la capacité du Burkina Faso à organiser des événements d’envergure. Ibrahim Traoré a profité de l’occasion pour dénoncer la perception négative véhiculée par certains médias, qui prétendent que le pays est en crise permanente.
Rationaliser les dépenses de l’État
Dans un contexte de ressources limitées, le Président a annoncé des réformes visant à réduire les dépenses administratives, appelant à une meilleure gestion budgétaire pour maximiser les investissements socio-économiques. Les efforts de rationalisation, at-il souligné, permettront de concentrer les fonds publics sur des projets d’infrastructures nécessaires pour améliorer la vie des populations.
« L’eau potable n’est pas une garantie pour tous ici au Burkina Faso. Nous luttons aussi pour la souveraineté alimentaire. Il y a tellement de défis qu’il faut économiser au maximum », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de sacrifier le confort bureaucratique pour le bien du peuple.
Le Président Traoré a fermement condamné pour corruption, notamment après la découverte d’un réseau de détournement de fonds au ministère de l’Action humanitaire. Des milliards de francs CFA, censés être destinés aux personnes déplacées internes et aux plus démunis, ont été détournés. Il a salué le travail d’enquête de la police et assuré que des mesures sévères seront prises contre les individus impliqués. « Nous ne tolérons pas de tels actes dans un contexte de lutte contre le terrorisme », at-il martelé.
Autre sujet de mécontentement pour le Président : le comportement de deux mécaniciens de la nouvelle flotte d’aviation nationale, qui ont démissionné en demandant une augmentation de salaire conséquente, refusant ainsi de servir le pays. Traoré a qualifié leur attitude de « sabotage » et de « manque de patriotisme », soulignant que de tels comportements ne seront plus tolérés. « Faire une révolution, ce sont des défis. Et tous les jours, il ya des défis », at-il rappelé.
Dans son discours, Ibrahim Traoré a déclaré que le temps de la sensibilisation était révolu et qu’il fallait désormais agir. Il a appelé chaque citoyen et chaque administration à se mobiliser et à travailler au profit des masses populaires, estimant que le peuple burkinabè a trop souffert.
Le Président a conclu en exhortant les fonctionnaires et la population à un « mois de travail intense », en cette période de bilan de fin d’année. Ce discours, ferme et sans équivoque, a pour mais d’unir les forces et de préparer le Burkina Faso aux défis de 2025.
Par Vox Sahel
