Burkina Faso : Voici ce qu’il savoir du Mausolée Thomas Sankara et ses 12 compagnons

Le Burkina Faso s’est doté d’un monument emblématique et chargé de symboles : le Mausolée Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Situé sur le site même de leur assassinat tragique, ce lieu de mémoire incarne un hommage solennel à l’un des leaders africains les plus emblématiques du 20e siècle, le Capitaine Thomas Sankara, et à ses douze compagnons tombés à ses côtés le 15 octobre 1987.
Conçu pour honorer leur engagement révolutionnaire et préserver l’héritage politique du Père de la Révolution d’août 1983, le mausolée représente une sépulture digne offerte par l’État burkinabè à ses héros. Il vient clore un douloureux parcours marqué par l’inhumation initiale au cimetière de Dagnoën, la profanation des tombes, puis l’exhumation des restes. Désormais, les martyrs reposent à jamais sur le lieu même de leur sacrifice, au cœur d’un monument qui raconte leur histoire et porte leur message.
Une architecture symbolique et enracinée
L’architecture du mausolée se distingue par sa force symbolique. Conçu en forme d’œil, le monument est constitué de grands segments de cercle de plus de sept mètres de haut, d’une rampe monumentale et de marches descendantes représentant les 13 martyrs couchés. La structure utilise des blocs de latérite taillée et des blocs de terre comprimée, un matériau écologique et traditionnel qui reflète les idéaux de sobriété, d’autonomie et de développement durable chers à Sankara.
La disposition spatiale du mausolée traduit une symbolique solaire : dans les traditions locales, la vie humaine commence à l’est (lever du soleil) et s’achève à l’ouest (coucher du soleil). Sankara et ses compagnons, arrachés prématurément à la vie, n’ont pas atteint ce « couchant ». Ainsi, leur sépulture est orientée vers le sud, avec les corps alignés du nord au sud. La tombe de Sankara occupe la position centrale, entourée par celles de ses douze compagnons, répartis par tirage au sort : six à gauche, six à droite.
Un espace de lumière, de silence et de recueillement
Le plafond du mausolée est percé de treize persiennes laissant filtrer la lumière du soleil. Ces ouvertures, qui créent un jeu de lumière à l’intérieur, symbolisent le vide laissé par la disparition de ces figures historiques. L’esplanade entourant le site, soutenue par des murailles en granite condensé, marie le savoir-faire local à une vision architecturale contemporaine, rendant hommage à la mémoire tout en regardant vers l’avenir.
Une œuvre de la Nation, portée par la volonté politique
Entièrement financée par l’État burkinabè, la construction du mausolée a été supervisée avec attention par les plus hautes autorités du pays, sous le leadership du Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso. Ce projet incarne la reconnaissance officielle de la Nation envers ceux qui ont incarné un idéal de justice sociale, d’intégrité et de souveraineté.
Le Mausolée Thomas Sankara et ses 12 compagnons s’impose désormais comme un haut lieu de mémoire nationale, un symbole d’engagement, de dignité et de résilience. Il perpétue l’esprit de la Révolution burkinabè, tout en inspirant les générations présentes et futures à bâtir un Burkina Faso fidèle à ses valeurs, libre et debout.
Par Vox Sahel