SOFITEX : l’ex-directeur général et deux cadres incarcérés pour un présumé détournement de plus de 600 millions F CFA

SOFITEX : l’ex-directeur général et deux cadres incarcérés pour un présumé détournement de plus de 600 millions F CFA

Le Parquet du Faso près le Tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso a annoncé, le 31 octobre 2025, l’incarcération de trois anciens responsables impliqués dans une affaire présumée de détournement de fonds publics au sein de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX). Cette procédure fait suite à des soupçons portant sur une manipulation frauduleuse de deux chèques pour un montant cumulé de 605 690 068 F CFA.

Selon le communiqué du procureur Sékou Traoré, les faits remontent à novembre et décembre 2024. Deux chèques émis au nom de la SOFITEX auraient été indûment endossés par le Président-directeur général de la société privée « Générale des Équipements », puis remis à l’ancien directeur général de la société cotonnière. L’alerte a été donnée en juillet 2025, entraînant l’ouverture d’investigations confiées à la Brigade de recherche de la Gendarmerie de Bobo-Dioulasso.

Au terme des premières enquêtes, trois personnes ont été interpellées et mises en cause :

  • Somda Bonossokoun Arsène Ghislain, ancien directeur général de la SOFITEX ;
  • KONÉ Sountié Mariam, directrice des finances et de la comptabilité ;
  • Ouattara Arouna, PDG de la société « Générale des Équipements ».

Le parquet évoque des « indices graves et concordants » de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux. Le 30 octobre 2025, une information judiciaire a été ouverte. Le doyen des juges d’instruction a mis en examen les deux anciens dirigeants de la SOFITEX pour les infractions principales, tandis que le responsable de la société partenaire a été poursuivi pour complicité. Tous trois ont été placés sous mandat de dépôt le même jour.

La justice précise que l’instruction se poursuit afin de déterminer l’ampleur exacte du réseau présumé, d’éventuelles complicités supplémentaires et les circuits de dissipation des fonds. Les autorités judiciaires assurent que la procédure se déroule dans le respect des droits de la défense et des garanties procédurales.

Cette affaire intervient dans un contexte de renforcement de la lutte contre la corruption et les malversations financières dans les sociétés publiques stratégiques. Elle devrait retenir l’attention dans les prochains mois, tant l’enjeu financier et institutionnel est important pour un secteur cotonier clé de l’économie nationale.

Vox Sahel

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