Transformation du métier de la vente : L’APCV-BF veut professionnaliser le secteur

Transformation du métier de la vente : L’APCV-BF veut professionnaliser le secteur

Réunis à la Bourse du travail de Ouagadougou, ce 2 novembre 2025, les membres de l’Association professionnelle des commerçants et vendeurs du Burkina Faso (APCV-BF) ont tenu une rencontre d’envergure nationale placée sous le thème : « Les défis de la transformation du métier de la vente au Burkina Faso ». L’occasion pour les acteurs du secteur d’échanger sur les enjeux, les défis et les perspectives d’un métier en pleine mutation.

 Consciente des profondes transformations qui s’opèrent dans le monde et des risques qui pèsent sur leur profession, l’APCV-BF a initié cette rencontre afin de réfléchir collectivement sur l’avenir du commerce et de la vente au Burkina Faso.

Dans son allocution d’ouverture, le président de l’Association, Moustapha Koné, a tenu à exprimer sa solidarité gratitude à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette initiative, tout en saluant la forte mobilisation des participants dont « la présence témoigne de l’intérêt accordé à l’association et aux causes qu’elle défend ».

Selon lui, le métier de la vente occupe une place stratégique dans l’économie nationale. Il a rappelé que c’est « avec la collaboration et le travail acharné des commerciaux et vendeurs que l’État a pu collecter des milliards comme contribution à l’effort de guerre, car sans commerciaux, pas de vente, pas de chiffres d’affaires ». Mais il reconnaît également que la profession fait face à de nombreux défis. « Dans un monde en constante évolution et à un rythme effréné, le métier de la vente doit lui aussi se réinventer pour s’adapter », a-t-il déclaré.

Le président de l’APCV-BF a pointé du doigt plusieurs difficultés auxquelles les acteurs du secteur sont confrontés, notamment « la méconnaissance du métier, le mépris, le manque de respect, la dévalorisation et l’exploitation ». Pour lui, « une immersion commerciale s’impose » afin de redonner à la profession toute sa valeur.

Les échanges ont permis d’identifier plusieurs axes prioritaires de transformation, parmi lesquels la digitalisation du métier, la professionnalisation, la gestion de la concurrence, la mise en place d’un cadre institutionnel et la promotion de l’éthique.

La digitalisation, par exemple, suppose une intégration accrue des outils numériques dans la pratique commerciale, à travers le e-commerce, les logiciels de gestion de la relation client (CRM) ou encore les réseaux sociaux. Sans cette adaptation, préviennent les participants, les vendeurs risquent de perdre en compétitivité.

Autre enjeu majeur : la reconnaissance du métier de vendeur comme une véritable profession structurée, avec des formations qualifiantes et des certifications capables de valoriser les acteurs du secteur. Les participants ont également insisté sur la nécessité d’un accompagnement de l’État, notamment pour améliorer l’accès au financement et mettre en place une protection sociale adaptée.

« Nous avons constaté qu’au Burkina, les commerciaux et vendeurs sont laissés à eux-mêmes. Chacun évolue de façon individuelle. Il manque un cadre structuré qui nous réunit et qui va porter nos voix », a expliqué M. Koné. C’est pour combler ce vide que l’APCV-BF a vu le jour, avec pour mission de fédérer les efforts, de créer un espace d’échanges et de défendre les intérêts de ses membres.

Le président a invité les participants à « une participation active et dans un esprit de construction », les exhortant à « collaborer, partager leurs expériences et s’engager pleinement dans cette transformation ». Pour lui, « la transformation du métier de la vente au Burkina Faso est un véritable défi mais aussi une formidable opportunité ». En réussissant cette mutation, souligne-t-il, les acteurs contribueront « à la valorisation et au respect de leur métier, à l’amélioration de leurs conditions et à la croissance économique du pays ».

« Ensemble, nous pouvons faire du Burkina Faso un pays où le métier de la vente est dynamique, performant et au service du développement », a conclu Moustapha Koné.

A l’issue de la rencontre, l’APCV-BF a annoncé le lancement d’une campagne nationale d’adhésion destinée aux vendeurs, commerciaux, agents commerciaux, jeunes diplômés et à toute personne intéressée par les métiers de la vente.

Les frais d’adhésion sont fixés à 5 000 F CFA, payables au siège de la structure à Pissy ou via Orange Money au 04 05 88 30. Les inscriptions se font aux numéros 76 60 09 68 / 78 99 04 16.Les premiers responsables assurent que l’adhésion à l’association donne accès à un accompagnement pour la recherche d’emploi, des formations qualifiantes, ainsi qu’à des opportunités de valorisation et de promotion.

Par Amir BAKO

Vox Sahel

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