Promotion de la cohésion sociale: L’AFEP mobilise les forces vives pour une unité nationale fondée sur le patriotisme et la solidarité

L’Alliance des Femmes Engagées pour la Patrie (AFEP) a donné le coup d’envoi, ce 28 juin à Ouagadougou, d’une série de conférences publiques autour du thème : « Renforcer la cohésion sociale par le patriotisme et l’intérêt supérieur de la nation : le Burkina Faso d’abord ». Cette initiative, portée par des femmes engagées, vise à rassembler les différentes composantes de la société burkinabè pour promouvoir la paix, la solidarité et l’unité nationale, dans un contexte marqué par de profondes tensions sécuritaires.
La cérémonie inaugurale s’est tenue en présence du conseiller technique Dramane Konaté, représentant le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingwendé Gilbert Ouédraogo, placé comme patron de l’événement. Autour de la table, plusieurs figures de proue : le Razan Naaba, parrain de la conférence, les députés Ousmane Diallo et Abdoul Sourgou, co-parrain et invité d’honneur respectivement, ainsi que le conférencier principal, le docteur Hamadoun Dicko.

Dans son discours d’ouverture, la présidente de l’AFEP, Aïssata Ilboudo/Cissé, a salué l’engagement des forces combattantes œuvrant pour la restauration de la paix et de la sécurité. Elle a insisté sur la nécessité de placer la cohésion sociale au-dessus des différences individuelles. Selon elle, chaque citoyen, quel que soit son âge ou son statut, doit être porteur d’un message de paix et de patriotisme. Elle a dénoncé les discours de haine, les manipulations idéologiques ou religieuses visant les jeunes, tout en appelant à un retour à la raison et à l’unité nationale. Reprenant les propos du président du Faso, elle a souligné que les forces de défense et de sécurité restent ouvertes à tous ceux qui souhaitent réintégrer le processus de paix.

Le docteur Hamadoun Dicko, quant à lui, a recentré le débat sur l’urgence de faire du Burkina Faso la priorité de chaque citoyen. Il a insisté sur l’importance de l’amour de soi, de la connaissance mutuelle et du respect réciproque comme fondements d’une société unie. « Chacun a ses priorités, mais aujourd’hui, le Burkina Faso a besoin que chacun le mette à la tête de toutes les priorités », a-t-il déclaré avec force. De son côté, Dramane Konaté a salué la démarche inclusive de l’AFEP. Il a rappelé les efforts constants du gouvernement en faveur d’une paix durable, d’un développement équitable et d’une cohésion renforcée. Pour lui, l’unité nationale doit être un engagement partagé par tous : femmes, hommes, jeunes, anciens, paysans ou citadins. L’intérêt supérieur de la nation, a-t-il martelé, doit toujours prévaloir sur les intérêts particuliers.

Le Razan Naaba, en sa qualité de parrain, a mis en exergue le rôle clé des autorités coutumières dans la préservation du vivre-ensemble. Selon lui, la légitimité d’un chef traditionnel repose sur le lien social qu’il entretient avec sa communauté, un lien fondé sur la paix, l’unité et la concorde. Il a exprimé son soutien total à l’AFEP pour cette initiative mobilisatrice qui incarne un esprit de dialogue et de responsabilité partagée. La conférence a également été l’occasion de revisiter un pan important de l’histoire nationale : la reconstitution de la Haute-Volta le 4 septembre 1974, après sa dissolution en 1932. Cet épisode de l’histoire, symbole de résilience collective et de solidarité intercommunautaire, a été présenté comme un modèle inspirant pour le Burkina Faso d’aujourd’hui, engagé dans une lutte contre la division et l’insécurité.
Aïssata Ilboudo/Cissé a également alerté contre les campagnes de désinformation qui minent la cohésion nationale. Elle a dénoncé les tentatives de démoralisation des forces armées, les rumeurs visant à semer la méfiance envers les institutions et les incitations aux clivages communautaires. Elle a appelé à une mobilisation générale autour d’une communication responsable, d’un patriotisme sincère et d’un engagement citoyen renouvelé.

En s’appuyant à nouveau sur les propos du président du Faso, elle a souligné que la cohésion sociale est indissociable de la justice et de la solidarité. « La cohésion sociale dont nous parlons ne peut advenir que lorsque les gens mangent à leur faim d’abord. C’est dans la lutte qu’il y a cohésion. Acceptez de lutter », a-t-elle rappelé, soulignant que l’unité nationale ne peut s’ancrer durablement que dans une dynamique collective de justice et de développement partagé.
Ce lancement marque le début d’un programme itinérant que l’AFEP compte dérouler dans plusieurs localités du pays tout au long de l’année 2025. L’objectif est clair : semer partout les graines de la paix, de la fraternité et du patriotisme, en s’appuyant sur les valeurs historiques, culturelles et morales qui unissent le peuple burkinabè.
Par Amir BAKO