Burkina Faso : Désormais, les parcelles d’habitation fixées à 150 m² selon le nouveau référentiel de programmation urbaine

Le ministère burkinabè en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat a tenu, ce mercredi 11 juin 2025 à Banfora dans la région des Cascades du pays, une session de vulgarisation du nouveau référentiel de programmation urbaine. Cette initiative vise à mieux faire connaître le contenu dudit référentiel et à faciliter son appropriation par les différents acteurs intervenant dans l’aménagement urbain à tous les niveaux.
Parmi les principales innovations introduites, figure la fixation des superficies des parcelles d’habitation à 150 m². Une décision qui s’inscrit dans une dynamique de gestion rationnelle de l’espace urbain et d’accessibilité foncière pour un plus grand nombre de citoyens. Le référentiel prévoit également que les établissements d’enseignement bénéficieront de 8 200 m² pour la construction de leurs infrastructures, tandis que les Centres de santé et de promotion sociale (CSPS) disposeront de 2 500 m².
En outre, 50 % des superficies aménagées lors des lotissements devront être réservées aux habitations, les 50 % restants étant destinés aux infrastructures socio-éducatives et aux services publics.
La rencontre de Banfora a réuni des représentants des collectivités territoriales, des services techniques déconcentrés, des urbanistes, des aménageurs et d’autres professionnels de la planification urbaine. Ces derniers ont pu échanger avec les autorités sur les enjeux liés à l’urbanisation croissante du pays.
Représentant le gouverneur des Cascades à l’ouverture des travaux, le haut-commissaire de la Comoé, Mathieu Tingueré, a rappelé l’engagement du gouvernement à doter le pays d’outils efficaces de planification et de gestion urbaine. Selon lui, l’adoption du référentiel en juillet 2024 constitue une réponse à la croissance urbaine rapide et désordonnée, laquelle engendre de nombreuses pressions sur les infrastructures, le foncier, les services sociaux de base et la qualité de vie en milieu urbain.
« Ce référentiel, fruit d’un travail rigoureux mené avec l’appui de partenaires techniques, vise à normaliser les pratiques de programmation urbaine. Il offre un cadre cohérent et technique pour planifier des projets adaptés aux besoins réels des populations », a déclaré le haut-commissaire Tingueré.
Pour Christelle Couboura, directrice de la planification et des études urbaines, ce référentiel constitue un outil de décision incontournable. « Il regroupe l’ensemble des réglementations en matière de programmation urbaine. Il nous guide dans l’analyse des demandes de terrain ou dans le choix des sites d’implantation de projets. Cela permet une meilleure optimisation de l’occupation foncière », a-t-elle expliqué.
Le président de la délégation spéciale de la commune de Banfora, Yakouba Barro, s’est réjoui de l’adoption de ce référentiel, qui selon lui répond à une urgence locale. Sa commune fait face à une urbanisation rapide, marquée par la pression sur les infrastructures, une forte demande en logements, et un accès limité aux services de base.
Parmi les participants, Sébastien Dabiré a salué la nouvelle norme de 150 m² pour les parcelles d’habitation. À son avis, cette mesure va permettre à davantage de citoyens d’accéder à une portion de terrain, tout en réduisant le coût des parcelles, souvent calculé en fonction de la superficie. Il estime également que cette réforme contribuera à diminuer les conflits fonciers, en favorisant une distribution plus équitable du sol urbain.
Par Vox Sahel
Source Sidwaya