ÉDITO | Adoption de la réforme agraire et foncière : Une réforme foncière audacieuse pour un Burkina Faso plus stable et inclusif
La récente adoption unanime par les 71 députés de l’Assemblée législative Transition (ALT) de la réforme foncière constitue un jalon historique pour le Burkina Faso. « Cela vient corriger cela et redonner à l’État son rôle central », a souligné le gouvernement, traduisant ainsi une volonté ferme de sécuriser le foncier et d’accompagner le développement agricole.
Cette loi, une fois pleinement opérationnelle grâce aux textes d’application en cours de finalisation, ouvre la voie à une gestion plus structurée et équitable des terres. Elle vise non seulement à renforcer la stabilité sociale et économique, mais aussi à protéger les droits des citoyens dans un domaine longtemps source de conflits.
La réforme met l’accent sur la sécurisation des exploitations agricoles et la clarification des titres fonciers, facteurs essentiels pour encourager les investissements et assurer la prospérité des communautés rurales.
Cependant, il serait réducteur de s’arrêter à cette avancée législative. Le véritable défi réside désormais dans la prise en compte des non-lotis, ces populations souvent laissées en marge du foncier légal, dont la situation demeure fragile et exposée à des conflits ou expulsions.
Une réforme ambitieuse ne peut réussir que si elle intègre une restructuration profonde à ce niveau, avec des mécanismes clairs pour régulariser ces situations, garantir l’accès équitable à la terre et offrir une sécurité juridique à tous les citoyens, sans distinction.
Le Burkina Faso a franchi une étape décisive ; il reste à transformer cette loi en réel levier de développement inclusif. C’est un signal fort : l’État reprend sa place centrale, mais il doit continuer à veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte, afin que la réforme devienne un véritable moteur de stabilité, de cohésion sociale et de prospérité partagée.
La Rédaction

