Tensions au sein du Conseil national de l’économie informelle du Burkina : Des acteurs appellent le président Salifou Nikiéma à ne plus parler au nom du CNEI-BF

Tensions au sein du Conseil national de l’économie informelle du Burkina : Des acteurs appellent le président Salifou Nikiéma à ne plus parler au nom du CNEI-BF

La Coalition des associations du secteur informel du Burkina Faso a organisé, le 9 juin 2025 à Ouagadougou, une conférence de presse pour informer l’opinion publique de la suspension du récépissé du bureau présidé par Salifou Nikiéma. En conséquence, ce dernier n’a, selon la coalition, plus le droit de s’exprimer ni d’agir au nom du Conseil national de l’économie informelle du Burkina Faso (CNEI-BF). Elle a appelé à l’organisation d’un nouveau scrutin, sous l’autorité du ministère de la Jeunesse et des Sports, garant d’un processus électoral transparent.

Depuis plusieurs mois, une crise oppose les acteurs de l’économie informelle à Salifou Nikiéma, président du CNEI-BF, dont l’élection est jugée entachée d’irrégularités. Cette situation a plongé le secteur dans une impasse institutionnelle. Face à la presse, les représentants de la coalition ont dénoncé des élections organisées dans l’opacité par le bureau sortant, malgré de multiples appels au dialogue et à la concertation.

Emmanuel Nacoulma, membre de la coalition, a affirmé que Salifou Nikiéma avait été interpellé dès le début du processus électoral, afin de suspendre les opérations et ouvrir la voie à une concertation inclusive. Selon lui, le ministère de la Jeunesse et des Sports, tutelle du CNEI-BF, a adressé deux correspondances officielles les 25 et 27 novembre 2024, demandant explicitement l’arrêt du processus.

 « Le ministère a rappelé qu’il fallait d’abord se comprendre, mais Salifou Nikièma a refusé et n’a pas respecté l’autorité », a déclaré Emmanuel Nacoulma. Devant le refus du dialogue, les associations ont porté l’affaire devant la justice. Elles ont, dans un premier temps, sollicité l’obtention du procès-verbal des élections organisées à Tenkodogo, sans succès. Emmanuel Nacoulma accuse le président contesté d’avoir manœuvré pour retarder les audiences à trois reprises, afin de faire sortir un récépissé auprès du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS).

Ce récépissé a finalement été suspendu par décision judiciaire en date du 7 avril 2025.La coalition dénonce également une falsification manifeste des documents électoraux. « Les fausses élections ont eu lieu le 28 novembre 2024, mais le récépissé indique la date du 28 décembre 2024. C’est la même tricherie, les mêmes mensonges qu’ils utilisent pour gérer le CNEI-BF », a poursuivi le porte-parole. Les membres de la coalition estiment que ces irrégularités suffisent à délégitimer totalement le bureau sortant. « Salifou Nikiéma n’a plus le droit de prendre la parole au nom du CNEI-BF ou tenir des activités au nom du CNEI-BF », a insisté Emmanuel Nacoulma.

Un appel solennel a été lancé à tous les acteurs du secteur informel à tous les niveaux  régional, provincial et national, afin qu’ils prennent conscience de la gravité de la situation. Tout en affirmant ne pas s’opposer à une nouvelle candidature de Salifou Nikièma, la coalition insiste sur la nécessité de respecter les textes en vigueur. « S’il veut, il peut être candidat. Et s’il remporte les élections dans la transparence, nous allons l’accompagner. », a précisé Emmanuel Nacoulma.

« C’est le fait de violer les textes pour pouvoir briguer un 2e mandat que nous réagissons », a-t-il ajouté.Enfin, la coalition a exhorté le ministère de la Jeunesse et des Sports à prendre toutes les dispositions nécessaires pour organiser, dans les meilleurs délais, des élections crédibles. Pour elle, la relance du secteur informel passe par la stabilité de ses instances représentatives.

Par Amir BAKO

Vox Sahel

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