Procès des 3 milliards : Pétronille Tarpaga incarcérée pour outrage à magistrat en plein procès

Procès des 3 milliards : Pétronille Tarpaga incarcérée pour outrage à magistrat en plein procès

Déjà au cœur d’un procès pour détournement de fonds publics, Pétronille Tarpaga, ancienne responsable au ministère de l’Action humanitaire, se retrouve désormais sous les verrous. Cette décision intervient après une altercation verbale survenue en pleine audience, où elle a été accusée d’avoir blessé un magistrat.

Mardi 10 décembre, Pétronille Tarpaga comparaissait pour répondre aux accusations portant sur le détournement de près de trois milliards de francs CFA destinés à l’aide aux personnes déplacées internes. Interrogé par le substitut du procureur, Idrissa Tapsoba, sur des signatures falsifiées et ses relations avec le principal accusé, Amidou Teigna, l’ancien fonctionnaire aurait laissé échapper une injure à voix basse. Cependant, la remarque, bien que discrète, a été captée par les caméras de la télévision nationale, qui retransmettent le procès en direct.

Convoquée deux jours plus tard pour s’expliquer, Mme Tarpaga a reconnu les faits et a sollicité la clémence des juges. Mais sa demande n’a pas été retenue. Déjà placée en liberté provisoire dans le cadre du procès principal, grâce à une décision jugée clémente par certains observateurs, elle n’a pas obtenu d’une nouvelle mesure de faveur. Les juges ont ordonné son incarcération pour outrage au magistrat.

Ce rebondissement s’ajoute à un procès qui passionne l’opinion publique burkinabè. En cause, la gestion de plusieurs milliards de francs CFA destinés à des populations vulnérables, détournés par des manœuvres frauduleuses impliquant des chèques falsifiés et des réseaux de complicité.

Pétronille Tarpaga, ancienne figure du ministère de l’Action humanitaire, est accusée d’avoir collaboré étroitement avec Amidou Teigna, présenté comme le principal cerveau du détournement. L’affaire, diffusée en intégralité à la télévision publique, illustre l’engagement des autorités judiciaires à lutter contre l’impunité dans la gestion des deniers publics.

Mme Tarpaga devra désormais se faire face à deux procédures distinctes. Un deuxième collège de magistrats sera désigné pour juger l’affaire d’outrage, tandis que le procès pour détournement se poursuivra lundi prochain.

Ce dernier épisode suscite de vifs débats sur la gestion des privilèges judiciaires, la responsabilité des fonctionnaires, et le traitement réservé aux atteintes à la justice. L’incarcération de Pétronille Tarpaga est perçue par certains comme un signal fort contre l’impunité, mais ses défenseurs dénoncent un acharnement judiciaire.

Le pays entier suit de près cette affaire, considérée comme un test majeur pour la transparence et la lutte contre la corruption au Burkina Faso.

Par Vox Sahel

Vox Sahel

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